Lavandière

La lavandière était chargée de laver le linge. Elle était au service de particuliers, de grands maîtres de maison, de fermiers, de métayers, de notables.

L’histoire raconte que le lavoir était en lieu de communication. Les lavandières y cancanaient, se racontaient les derniers potins du village.

Le lavage du linge se faisait sur plusieurs jours.

Ce que fait la lavandière

Les étapes du lavage du linge :

1) L’essangeage : le linge était sommairement décrassé dans l’eau froide, généralement à la rivière. Les lavandières trempaient le linge et enlevaient les saletés les plus tenaces à l’aide d’une brosse de chiendent.

2) Le coulage : le linge était lavé à l’eau chaude dans un cuvier.
La lavandière plaçait dans le fond d’un cuvier quelques rondins de bois disposés en croix. Ensuite, elle disposait dans le cuvier, un charrier dans lequel elle entassait le linge. Les rondins de bois servaient à maintenir un écart entre le fond du cuvier et le linge emballé dans le charrier, et ainsi faciliter l’écoulement de l’eau. Une couche de cendres de bois tamisées, la charrée, épaisse de plusieurs centimètres (10-15 cm) était répandue sur le charrier. La lavandière versait ensuite de l’eau chaude. L’eau était versée à l’aide d’une vouillette sur les cendres. L’eau chaude se chargeait en potasse contenue dans les cendres de bois et traversait le charrier – celui-ci faisant office de filtre – et le linge. Des plantes odorantes et des lamelles de savon de Marseille étaient parfois ajoutées au linge afin de lui procurer une odeur agréable. Le trou de vidange à la base du cuvier, la bonde était bouché par de la paille, créant ainsi un bouchon filtrant. L’eau s’écoulait alors lentement, goutte à goutte et était récupérée dans un bac de récupération. Cette eau de lessive récupérée, appelée lessi était chauffée à nouveau et reversée sur le linge. Cette opération s’effectuait à plusieurs reprises. Le soir, la lavandière laissait tremper le linge et recouvrait le cuvier d’un drap épais pour garder un maximum de chaleur. Le matin, le linge était enlevé du cuvier à l’aide de grandes pinces en bois.
Le coulage n’éliminait pas toute la saleté, mais la rendait soluble, et donc plus facile à éliminer par la suite.

3) Le battage, frottage et rinçage : le linge mouillé était transporté dans des brouettes ou des charrettes jusqu’à la rivière où les lavandières, agenouillées dans un carrosse, battaient le linge, posé sur une planche à laver striée, avec un battoir et le frottait avec une brosse de chiendent. Le linge était ensuite trempé et agité dans l’eau à plusieurs reprises afin de le rincer, puis tordu afin de l’essorer.

4) Séchage : le linge était étendu dans un pré pour le faire sécher et blanchir à la lumière du soleil. Durant les périodes de mauvais temps, le linge était suspendu sur des fils à l’intérieur des maisons à l’aide de pinces à linges en bois.

5) Livraison: une fois le linge propre, la lavandière livrait celui-ci au client.

Outils utilisés

Cuvier : baquet en bois dans lequel le linge était lavé. Le diamètre du cuvier pouvait atteindre 2m et la hauteur 50cm, et pouvait contenir jusqu’à 400 litres d’eau.

cuvier

Planche à laver: le linge y est posé pour être battu

planche à laver

Carrosse : caisse en bois à trois côtés contenant de la paille ou des vieux morceaux de tissu pour protéger les genoux de la lavandière lorsqu’elle lavait le linge à la rivière.

carrosse

Pinces à linges en bois : pinces pour accrocher le linge sur un fil.

pinces à linge

Battoir : outil en bois avec lequel la lavandière battait le linge.

battoir

Vouillette : récipient à long manche pour le coulage manuel de la lessive sur le linge.

vouillette

Le saviez-vous?

La croyance populaire interdisait de faire la lessive au cours de la Semaine Sainte, semaine qui précède la fête de Pâques, car cela aurait signifié lessiver un linceul, c’est-à-dire que cela aurait entraîné la mort d’un membre de la famille.

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